
La médiation est, parmi les autres modes amiables de résolution des conflits, le plus récent et le plus novateur. Elle s’est développée en France dans les années 80 (médiations de quartiers, scolaires, pénales, familiales) grâce à la conviction et à l’activisme d’un noyau de pionniers, de toutes origines sociales et professionnelles, considérant que la meilleure façon de dénouer les conflits passait par l’instauration ou la restauration de communications verbales interpersonnelles et par la responsabilisation des acteurs dans la résolution de leur propre conflit.
Son introduction progressive dans tous les domaines de la vie sociale, économique et institutionnelle, témoigne de sa pertinence.
Extrait du Livre Blanc de la médiation p7 Jacques Faget
Dans la cité, la famille, l’entreprise, ou toute organisation, les incompréhensions peuvent créer des crispations, des conflits, une rupture du dialogue, voire des rapports de force. Soutenir les personnes et les organisations pour qu’elles parviennent à trouver par elles-mêmes une voie d’apaisement, tel est le projet de la médiation. En effet, la médiation porte en elle une vision humaniste des relations entre les femmes et les hommes et répond aux besoins fondamentaux de reconnaissance et d’apaisement qu’ont les personnes impliquées dans des situations conflictuelles.
Extrait Livre Blanc de la médiation p9
La médiation touche tous les domaines de la vie que ce soit dans la sphère privée avec la médiation familiale, dans son quotidien avec la médiation de voisinage ou au travail, dans l’entreprise, dans un conflit avec l’administration, médiation administrative, en prison, dans les quartiers, dans les conflits transfrontaliers, à l’international …
Il existe aussi des médiateurs institutionnels qui font, eux, partis d’une institution.
La médiation peut intervenir :
à l’initiative des personnes (particulier ou entreprise) on l’appelle alors spontanée ou conventionnelle
à l’initiative du magistrats c’est alors une médiation judiciaire ou administrative suivant l’ordre judicaire ou administratif
à tout moment
de manière préventive et même lorsque les personnes s’entendent mais ont besoin d’un tiers pour envisager toutes les options de solution pour aller au-delà de leurs difficultés
lorsque le conflit est bien présent
Définition de la médiation extrait du Livre Blanc de la médiation : « la médiation est un processus structuré, volontaire et coopératif de prévention et de résolution amiable des différends qui repose sur la responsabilité et l’autonomie des participants. Initiée par les intéressés eux-mêmes, leurs conseils, les représentants d’une organisation ou un magistrat, la médiation fait intervenir un médiateur dûment formé, tiers indépendant, neutre et impartial.
Facilitateur de communication, sans pouvoir de décision, ni rôle d’expertise technique ou de conseil, le médiateur favorise le dialogue et la relation, notamment par des entretiens et rencontres confidentiels. »
La loi est aussi intervenu pour mettre en place des expérimentations en faveur du développement de la médiation :
– TMFPO, Tentative de Médiation Familiale Préalable Obligatoire initiée par la loi du 18/11/2016 modifiée par la loi du 23/03/2019
– Tentative obligatoire de règlement amiable en cas de litige d’un enjeu financier inférieur à 5000€ et pour les conflits de voisinage initiée par la loi du 23/03/2019 (décret du 11/12/2019)
– MPO, Médiation Préalable Obligatoire en matière administrative initiée par la loi du 18/11/2016 modifiée par la loi du 23/03/2019 (décret 16/02/2018…)
La médiation familiale est un processus tiers, de construction ou de reconstruction de liens, axé sur le rétablissement d’un dialogue apaisé, l’autonomie, la liberté et la responsabilité des personnes concernées par des situations de rupture ou de séparation. Le médiateur familial, tiers, impartial, indépendant, qualifié et sans pouvoir de décision ouvre un espace confidentiel en organisant des rencontres entre les personnes qui le sollicitent.
Ce temps d’écoute, d’échanges et de construction permet de prendre en compte les besoins de chacun (enfants, tiers, grands-parents, parents, héritiers, frères, sœurs, conjoints, adolescents, …). Elle a pour finalité d’apaiser le conflit et de préserver les relations au sein de la sphère privée.
La médiation d’entreprise (intra-entreprise et inter-entreprise) consiste dans l’intervention d’un médiateur en prévention ou en accompagnement d’un différend interne (entre salariés, entre un ou plusieurs syndicats et le direction) ou dans l’environnement de l’entreprise (clients, fournisseurs, interlocuteurs administratifs et financiers, collectivités locales…) ou dans le fonctionnement de l’entreprise (partenaires économiques, associés…). Le différend peut être hors contrat (ambiance relationnelle) ou impliquer des relations contractuelles.
Médiation en matière administrative : La médiation est un processus amiable de résolution des conflits rapide et confidentiel. La médiation permet de trouver une issue au conflit qui oppose un citoyen à l’administration par une solution équitable, compréhensible et acceptable pour tous. Son objectif est de bâtir un accord, avec l’intervention d’un tiers, le médiateur, dont le rôle est d’aider les parties en médiation à établir un dialogue constructif permettant de trouver ensemble une solution raisonnable. Le médiateur doit disposer d’une autorité reconnue, mais à la différence du juge, il ne dispose d’aucun pouvoir et ne peut contraindre personne à accepter un accord non satisfaisant pour tous. En principe, la médiation n’est pas une procédure obligatoire et nécessite l’accord de toutes les parties. Tout administré est libre d’y recourir mais également libre d’y renoncer à tout moment.
La médiation sociale est une forme innovante d’intervention et de régulation sociale qui vise à favoriser le « mieux vivre ensemble », dans l’esprit de deux textes de référence : la convention européenne des droits de l’homme et la charte de référence de la médiation sociale (Comité interministériel des villes, 2001).
La médiation sociale est définie comme un processus de création et de réparation du lien social et de règlement des conflits de la vie quotidienne, dans lequel un tiers impartial et indépendant tente, à travers l’organisation d’échanges entre les personnes ou les institutions, de les aider à améliorer une relation ou de régler un conflit qui les oppose.
La médiation scolaire a pour objet d’inciter les élèves à résoudre leurs conflits par le dialogue assisté d’un parent (ou d’un pair) plutôt que par la violence. Les élèves médiateurs sont des élèves qui se sont portés volontaires pour cette mission. Ils sont formés au préalable et agissent toujours à deux par la suite. Ce groupe agit lors des interclasses et est indépendants des délégués. Les élèves médiateurs interviennent à la demande des élèves en situations de conflits ou de l’équipe éducative.
La médiation pénale est une mesure alternative aux poursuites qui permet d’apporter une réponse à une infraction passible de sanctions pénales et de réparer le dommage subi par la victime. Elle est organisée sur l’initiative du procureur de la République (magistrat à la tête du parquet ou ministère public). La médiation pénale consiste en une rencontre entre l’auteur des faits et la victime, rencontre qui peut déboucher sur un accord entre les deux parties et éventuellement sur une décision de la victime de retirer ou de mettre en suspens la plainte. La décision finale appartient au procureur qui peut classer l’affaire ou poursuivre l’auteur.
Les conflits traités en médiation pénale peuvent être de tous ordres : violences, vols, dégradations, certaines injures et menaces, escroqueries, famille, voisinage, travail, transports, voie publique…, essentiellement lorsqu’il y a relation interpersonnelle.
Le médiateur est un professionnel formé.
A ce jour les formations sont diverses soit DEMF (Diplôme d’Etat de Médiateur Familiale) formation longue de 595h , soit DU (Diplôme Universitaire de médiateur) dispensé dans plusieurs université en France d’environ 200h, soit Certificat …
Il adhère à un code de déontologie, suit de la formation continue et de l’analyse de la pratique.
A chaque personne qui souhaite mettre en place une médiation de vérifier si le médiateur est un professionnel formé et respectueux d’une éthique et d’une déontologie.